Samedi matin, Boptissa est allé faire les courses. Il m'appelle :
"- Darling, y'a plus de moules!"
J'ai failli m'évanouir.
Mais comme je le fréquente depuis un moment, j'ai juste fait semblant de garder mon calme en répondant :
"-Tu rigoles?"
Il a dit oui. J'ai repris une activité normale.
Des moules de bouchot du Mont-Saint-Michel. On la bichonne la friteuse, on fait un vrai test, des bonnes moules appellent la bonne frite, ça devait bien se passer.
Patates du jardin, bien-sûr, variété spécial frites, bien-sûr. On ne rigole pas ici.
Bon, là, Boptissa a encore frappé, on est geek ou on ne l'est pas, il a acheté un coupe-frites. Ben oui, dans la notice de la friteuse ils disent qu'il faut de la découpe régulière des frites de 8x8 mm ou 10x10 mm... Pas de problème, Boptissa a toujours une solution!
On a donc de la frite standard de 10 mm, 1 kg tout comme ils disent (on a pesé), et on a même pris la marque d'huile préconisée. Un vrai test scientifique j'vous dit!
On choisit l'option "Plaisir" avec 2 cuillères d'huile (vous pensez bien, on aurait pas osé tous seuls, c'était dans la recette. L'option "Ligne" à 1 cuillère nous semblait pas très adaptée pour convaincre des amateurs de frites à l'huile).
Bref, c'est parti pour 40 minutes. et pendant 40 minutes, on a l'impression d'avoir un sèche-cheveux allumé à fond dans la cuisine. D'ailleurs c'est un peu le principe, un sèche-cheveux à frites qui souffle dans un casque de mémé comme chez le coiffeur.
Enfin en tout cas, ça sent pas la frite. Quand on a une cuisine et une chambre sans porte, on se dit qu'on dormira sûrement mieux.
Photo 1 : au premier plan, un étrange objet orange et blanc... c'est un couteau japonnais en céramique!!! rapporté direct from Japan by Juliette & Benj, on peut dire que ça coupe. Boptissa, fou de jalousie, me pique souvent MON couteau japonais, il a failli perdre un doigt dans d'atroces souffrances. Finalement, y'a qu'un bout d'ongle qui est tombé, c'est laid mais relativement discret, ça repoussera...
Finalement, 40 minutes c'est pas si long, je suis sur mon ordi pendant que Boptissa discute de chauffe-eau thermodynamique au téléphone, ben oui, Boptissa il est geek aussi pour les chauffe-eau (où faut-il mettre des s dans ce mot?)!
Bref, on finit par être en retard sur les moules, un comble!
Au bout des 40 minutes, les fritasses sont un peu pâlottes, on s'est permis de rajouter 5 min...
Verdict :
Les moules, elles déchirent. Faut savoir que Boptissa (quel homme, décidémment!) est un pro de la moule, à la bière notamment. Mais là on fait dans le classique, oignons, vin blanc crème fraîche, persil. Elles sont parfaites.
1# Admirez au passage la dextérité du Boptissa dans le secouage de la moule (pas une par terre) / 2# Aspect extérieur satisfaisant / 3# J'avais mis mon tablier San Francisco parce que les moules c'est risqué. J'ai bien fait, j'ai renversé la moitié de mon jus de moules en voulant me resservir (en moules).
Quant aux frites... Ah non, là c'est déjà fini entre nous (la friteuse, pas Boptissa).
La frite a un aspect extérieur pas antipathique, pas tout à fait assez grillée, mais pas mal quand même. Après ça se gâte :
La frite est sèche, très sèche. (normal, quand on y pense, après 3/4 d'heure de sèche-cheveux). Je la place au même niveau que la frite surgelée au four, rien ne va plus.
Dans un sens, ça croustille (un peu comme les frites apéro, voyez? moi j'aime pas les frites apéro. pour l'apéro j'aime bien quand y'a des olives à l'ail et des toasts de Belle-Illoise) (je suis snob?) (Boptissa dit que oui) (mais il me fait quand même bien marrer, parce que c'est pas le dernier à ouvrir une boîte de Belle-Illoise...).
On a mis le maximum de patate possible. Y'en a maxi pour 3. Et encore, si elles étaient bonnes c'était bien pour 2... Aurélie a effectivement découvert le point fort de leur argumentation marketting, si ça fait moins grossir, c'est parce que t'en mange moins! (parce qu'il y en a peu, et puis t'façons t'en aurait pas repris elles sont pas bonnes) Imparable!
Bon, on voudrait pas se faire accuser de mauvaise foi ou de test foireux, on décide de récidiver le lendemain (c'est quand même le week-end de la frite, faut rentabiliser).